Maurice: Formation sur la réduction des risques de catastrophes basée sur les écosystèmes
Quatre Bornes, Maurice - Les catastrophes naturelles laissent chaque année derrière elles de plus en plus de personnes fragilisées, particulièrement celles qui sont déjà vulnérables. La région de l'océan Indien est particulièrement exposée aux risques de catastrophes naturelles comme les cyclones, les inondations et les sécheresses.
Toutefois, pas de fatalisme : les événements climatiques intenses de la dernière décennie ont démontré la capacité concrète des milieux naturels à réduire les risques. La préservation des écosystèmes contribue donc aussi à la sécurité des populations face aux aléas naturels. C’est suivant cette logique que la National Disaster Risk Reduction and Management Centre (NDRRMC) du ministère mauricien de l’Environnement et la Commission de l’océan Indien, à travers son projet ISLANDS financé par l’Union européenne, et avec le concours de l’Union internationale de la conservation de la nature (IUCN) ont organisé un atelier de formation sur la réduction des risques basée sur les écosystèmes à destination des fonctionnaires, des organisations non gouvernementales (ONG) et de la société civile du 9 au 13 octobre 2017 à Maurice.
Cet atelier de formation a permis de renforcer les capacités de la trentaine de fonctionnaires, représentants des ONG nationales et internationales et acteurs de la société civile de l’île Maurice, des Seychelles, de Madagascar et de Zanzibar pour que les pays puissent adopter un comportement proactif face aux risques naturels en se basant sur l’écosystème. En effet, de nombreuses expériences dans le monde ont prouvé qu’un écosystème en bonne santé constitue un outil fondamental pour la prévention des risques de catastrophes, et en minimise leurs puissances et donc leurs impacts, particulièrement sur la population. Ces solutions basées sur la nature, ces mesures utilisant les infrastructures naturelles et les services qu'ils fournissent, peuvent informer les processus de planification et de mise en œuvre des actions de la réduction des risques de catastrophe et de conservation, pour des solutions mutuellement bénéfiques et communes.
Il est ainsi important d'investir dans la protection, la conservation de la biodiversité et des écosystèmes et leur restauration, ainsi qu’une utilisation réfléchie des ressources naturelles, en tant que stratégie clé de réduction des risques.
A l’issue de la formation, les apprenants seront aptes à intégrer la réduction des risques de catastrophes et l’adaptation au changement climatique (DRR/CCA) basées sur les écosystèmes dans les processus de planification de développement nationaux et locaux.
Selon Olivier Tyack, coordonnateur du projet COI-ISLANDS, « il a été intéressant de confronter des professionnels de secteurs d’activités différents pour qu’ils construisent ensemble des plans d’action intégrés ».
Pour le président de la plateforme régionale sur les mécanismes de protections financières face aux catastrophes, Gal Mamy Nirina Razakanaivo « Cette formation est opportune aux pays de la région et nous souhaiterions que les pays prennent en considération cette approche et l’intègrent dans les politiques de développement sectoriels ».
« Jamais aussi bien que chez soi »
L’atelier s’est clôturé ce 13 octobre, journée internationale de la prévention des catastrophes, avec la remise des certificats aux apprenants. Nema Devi Goorah, Permanent Secretary y a représenté le Ministère de la sécurité sociale, de la solidarité nationale, et de l’environnement et du développement durable ; la COI a été représentée par Raj Mohabeer, chef de mission ; Doorgawatee Ram-Gopal, a représenté le Coordinateur résident des Nations Unies à Maurice ; et Radhika Murti, Directeur du IUCN Global Ecosystem Management Programme, qui a également dirigé l’atelier. Marjaana Sall, Ambassadeur de l’Union européenne auprès de la République de Maurice et de la République des Seychelles a également réhaussé de sa présence cette cérémonie. Elle de déclarer : « Nous avons une responsabilité collective de mener une réflexion sur les moyens et les mesures à mettre en œuvre pour réduire les risques de catastrophes naturelles. (…) Les femmes et les filles sont très souvent parmi les victimes les plus sévèrement affectées par l'impact économique des catastrophes naturelles. Aujourd'hui, alors que nous célébrons la Journée Internationale de la prévention des catastrophes, je voudrais inviter toutes les parties prenantes à réfléchir sur le lien genre - risques de catastrophes naturelles, un aspect qui n'est pas suffisamment pris en compte dans nos discussions".
Cette année la journée internationale s’articule autour de la campagne « Jamais aussi bien que chez soi » qui met l'accent sur la diffusion des mesures, pratiques et politiques efficaces pour la réduction de l'exposition des communautés aux risques de catastrophe et une meilleure protection des foyers et moyens de subsistance.